mardi 25 juin 2019









 

A paraître chez Amazon le 29 juillet 2019. Recueil de 21 nouvelles inédites par des membres du groupe Facebook "Thrillers et vous", dont fait partie Stéfan Leclercq. Pour cette occasion, il a écrit une nouvelle inédite des aventures de l'inspecteur Baldessari : "La voisine de Mickey"

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Histoires courtes. 



1. DE LA TCHOUCAS TOMBÉE DU CIEL.
L’inspecteur Mickey Baldessari sirote distraitement un double Jack on the rock au comptoir du « Two O’Clock ». Alan le barman, devant lui, nettoie et renettoie des verres en se lamentant. Depuis que sa femme s’est barrée, il se fait chier à NY. Il aimerait reprendre un bar en Floride car, selon lui, il vaut toujours mieux se faire chier sous le soleil que sous la pluie.
Mickey a déjà entendu son discours vingt fois et se contente de lui répondre
de temps en temps assez distraitement.
L’attention de Mickey Baldessari est plutôt attirée par autre chose. Voilà vingt
minutes qu’un gamin, dix-sept ans tout au plus, fait des va-et-vient entre la porte
d’entrée du bar et celle des chiottes à l’autre bout de l’établissement. Il y va
tantôt seul, tantôt accompagné d’autres clients.
« Ça blaire le trafic… », se dit Mickey en finissant son verre. Il se lève et se rend à son tour aux toilettes.
Il ouvre la porte et voit le gamin,
quelques petits sachets remplis d’une poudre blanche entre les mains. Il ne faut pas faire un dessin à Mickey : ce mec deal de la coke.
Sur ce fait, l’inspecteur Baldessari gueule quoiqu’il appartienne à la criminelle
et non aux stups.
- « Police ! Laisse tomber ton matos, petit ! »
Á ces mots, le jeune est surpris,
paralysé même par cette intrusion d’un flic alors qu’il se croyait à l’abri et agissant en toute discrétion.
- « Non non ! M’sieur, c’est pas ce que vous croyez !
- Tu te fous de ma gueule ? C’est peut-être pas de la coke ?
- Non, je vous assure ! » et le gamin
essaie vainement de s’enfuir. Mickey, très facilement, l’intercepte et lui montre son badge accroché à sa ceinture. Dans le même temps, il écarte un peu sa veste dévoilant le 9 millimètres dans sa gaine, sous son aisselle.
- « M’sieur ! Laissez-moi, s’il vous
plaît ! Je suis en conditionnelle. Si vous me serrez, je vais replonger pour cinq ans ! S’il vous plaît, M’sieur ! Je vous promets, je ne le ferai plus ! Tenez ! Voilà tout ce que j’ai ! Trois grammes de Tchoucas ! Je vous laisse tout !
- Trois grammes de Tchoucas ? Tu te fous
de moi ! C’est 400 dollars la dose !
- Je vous jure, c’est de la vraie ! Goutez si vous voulez ! »
Mickey hésite, il regarde une des doses
et y trempe son petit doigt qu’il frotte sur sa gencive supérieure. Elle est très peu sucrée, elle est même légèrement acide. Une telle qualité est plutôt rare à NY, dans les bars tout au moins. Effectivement, ce gamin dit vrai.
- « Alors, elle est bonne, non ? Si vous
voulez, je vous laisse le tout et vous me laissez filer ! »
Mickey réfléchit un instant. Il le regarde, il regarde les doses
posées sur le coin de l’évier.
- « Bon, d’accord ! Tu peux y aller !
Mais ne deale plus, car la prochaine fois, je te boucle !
- Pas de problème, m’sieur ! Merci ! »
Et le gamin prend la porte pour se casser à toute vitesse.
Mickey Baldessari est alors pensif et se parle à lui-même.
« Tu es un bon flic, Mickey, tu iras les déposer au commissariat !
- Bof, et si je les garde, qui le saura?
Une telle qualité sera brûlée, c’est vraiment dommage…
- Non, il faut servir l’ordre et la justice, c’est ton boulot, Mickey….
- Ou alors, j’en garde une seule pour ce soir... »
Et vous, que feriez-vous à sa place ?

2. 
Dimanche aprème. L’inspecteur Baldessari est chez lui, en repos. Il se resserre un double Jack.
« C’est vrai que je me fais chier un peu sur les bords… », constate-t-il. Et en plus, Sandy ne passera finalement pas. Ils auraient pu bien s’amuser. Sandy sait faire plein de choses inédites.
Il prend son portable et s’allume une Florida.
« Bon, si c’est comme ça, j’irais bien faire un tour sur You Porn, histoire de repousser la soirée… Car, il faut quand même bien se le dire, tous les dimanches soir du monde sont dégueulasses… »


3.
L’inspecteur Baldessari prend un yellow cab pour rejoindre Brooklyn. Le chauffeur est jeune, un Paki. Il règne une ambiance spicy dans l’habitacle, un mélange de poulet froid, de curry et de cumin. La radio déblatère un morceau de Fat Ali Khan. Mickey Baldessari et le chauffeur ne se disent rien. Il est concentré sur la route et râle, pour lui-même, sur les embouteillages. Mickey regarde distraitement par la fenêtre. Il pleut, de cette fine grisaille qu’on rencontre qu’à NY à la fin de l’automne.
Baldessari se souvient. Oui, il se souvient de l’Afghanistan, il y a vingt ans déjà. Ou plus. Ce petit village qu’ils avaient investi. Ses hommes gueulaient, les autochtones se défendaient et les gosses chialaient. Personne comprenait personne. Un beau bordel, il fallait le dire. Oui, Mickey se souvient. Mais il est arrivé à destination. Il règle le chauffeur. Il sort du Cab et regarde à gauche et à droite. Toujours cette putain de pluie. Oui, il aimerait vraiment se faire une bonne bouteille de Jack.

4.
L’inspecteur Baldessari pousse la porte du « Betty’s Girls ». C’est un bar coyote comme il y en a beaucoup à NY et encore plus aux States. Il se faufile dans la clientèle, assidue en cette fin de soirée. Beaufs, marins ou bureaucrates. Il se rend au comptoir. Une forte odeur de bière, de Whisky et d’hommes parfume le lieu. Quatre filles presque à poil dansent sur le comptoir se trémoussant autour de barres de maintien. Gestes aguicheurs, strings et chapeaux de cow-boy. La zique gueule à tue-tête couvrant les rires et les cris de joie, les disputes aussi. 
Le serveur reconnaît Baldessari et le sert sans attente. Un double Jack on The Rock, va sans dire. Mickey sort son paquet de Florida et son Zippo Ice Black. Il allume une cigarette pendant qu’une des danseuses se déhanche devant lui en se malaxant les nibars. Elle lui fait de grands sourires et se lèche les lèvres. Elle se retourne et lui dévoile un cul à vous faire renoncer au Paradis. 
Baldessari vide son verre cul-sec et fait un signe de la main. Elle se baisse en pliant les genoux. Sa culotte pailletée bleue est à la hauteur de Mickey. Il y glisse un billet de cinquante dollars. 
Mickey s’adresse alors au serveur et lui demande où est Donia. Il ne sait pas, il ne l’a pas vu, il ne la reverra plus. L’inspecteur n’insiste pas et se tire de ce putain de bar. Refermant la porte, il se dit pour lui-même « pauvre gosse ».

5.
La sonnerie retentit. Mickey va ouvrir. Un livreur, un colis sous le bras.
« Monsieur Baldessari ? Un paquet pour vous ! »
 Il lui file dix dollars et referme la porte. Il déchire le petit emballage. Dedans, un livre accompagné d’une très belle carte de visite.
« Désolée, je ne pourrai pas m’amuser avec toi ce soir. Voilà un livre pour te consoler. Scarlett »
« Merde, merde et remerde ! La garce ! » s’exclame l’inspecteur, seul, au milieu de son salon. « Quel foutage de gueule ! Un quoi ? Un livre ? Mais pourquoi elle me fait parvenir un livre ??? »
Il se prend un Jack et allume une Florida. Il tourne dans son salon comme un hamster dans sa cage.
« Putain, j’aurais jamais cru qu’elle me poserait un lapin… Et elle m’envoie un bouquin… »
Il finit par s’asseoir dans le divan, celui-là même où il devait s’amuser avec Scarlett.
« Je me fais déjà chier et la soirée n’est même pas encore commencée… » Il regarde distraitement par la fenêtre, il pleut, de ce fin crachin que l’on ne rencontre qu’à NY les soirs de février. Puis, l’idée lui vient de prendre le livre. « Du côté de chez Swann ». Il ouvre la première page. « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. »
« Quoi ? en voilà une connerie !, se dit-il pour lui-même. Se coucher de bonne heure, ça ne m’est jamais arrivé… Et le mec, il écrit un bouquin pour dire ça ? Les intellos, je te jure, que ça à foutre… »  Il referme le livre et le jette sur la table basse. Il prend la télécommande et allume la télé. C’est aujourd’hui la finale du Super Bowl. Très vite, il est captivé par les joueurs qui évoluent sur le terrain et se rentrent dedans. Mickey Baldessari s’agite dans tous les sens frappant de son poing l’accoudoir de son divan. Il crie et il siffle, envoûté par le match. Et voilà la mi-temps et les pubs. Il se resserre un Jack. Son énervement se relâche. Mais dans un recoin dans sa tête, il y a une phrase qui résonne comme un tambour.
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure… »

mercredi 15 mai 2019

Nom : Baldessari
Prénom : Michaël dit « Mickey »
Âge : 53 ans.
État civil : Marié une seule fois, père d’une fille, Jennifer.
Profession : Inspecteur de police, section criminelle, Commissariat du 9ième District, New-York, USA.
Parcours : né le 26 octobre 1965 à Brooklyn, NY.
Jeunesse à Brooklyn. Scolarité médiocre. Pas de condamnation connue.
A 18 ans, s’engage dans l’Armée Américaine – Infanterie. Obtient le grade de Sergent.
Mission en Somalie en 1992, trois missions en Afghanistan en 1994, 1997 et 2000.
Démissionne de l’Armée Américaine en 2002 pour s’engager dans la police de New-York.
Adresse actuelle : Fulton Street, 1523B, 1er étage, Brooklyn, NY.
Addictions : Alcool (particulièrement le Jack), cocaïne. Il fut dépendant de l’opium à son retour d’Afghanistan.
Goûts et passions : les costumes « Valentino Taylor », les cigarettes Florida, les briquets Zippo Ice Black, les Dodge Charger, Depeche Mode, Marilyn Manson, The Walking Dead.
Amis : Kostas (restaurateur grec à Manhattan), Lady Sugar (prostituée installée à Bay Ridge (Brooklyn), confidente de Mickey), Harvey, son coéquipier.
Supérieur hiérarchique : Le Commissaire Armstrong.

Chanson préférée de l'inspecteur Baldessari:
https://www.youtube.com/watch?v=Ypkv0HeUvTc




Avertissement : tout ce qui suit ici est faux, tout est fiction, tiré de l’imagination de son auteur. Rien ne peut servir d’exemple. Les noms, les lieux et les situations sont imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé n’est que pure coïncidence. Pour un public adulte et averti.


La Foire aux Dégueulasses 1 

 L’inspecteur Baldessari est un flic corrompu, trop dépendant du Jack, des bombasses et de la coke. Par de fausses preuves, il a tenté en vain de faire tomber le milliardaire et énigmatique « Monsieur Karadine ». La vengeance de ce connard contre l’inspecteur sera d’une violence inouïe.
Mickey Baldessari doit donc faire face à un putain d’ennemi, le plus inédit de sa carrière : Karadine, un mec que personne ne connait mais qui, telle une araignée, a su se créer un réseau de complices dans New York, le lieu de l’action.
Sur qui Baldessari peut-il encore se reposer ? Qui sont ses alliés ? Où sont ses ennemis ?
L’esprit tordu du milliardaire ne cherchera plus qu’à ruiner la vie de Mickey. Et l’inspecteur Baldessari devra bien des fois se montrer injuste, tyrannique et provocant face à un monstre aussi terrible que lui-même : la réalité est devenue inhumaine.
Violent, vulgaire et sexiste, ce roman tente d’explorer les abîmes les plus profonds de la méchanceté. C’est une véritable foire aux dégueulasses, un monde composé de faux-culs, de putes, de bourges à la ramasse. Et, dans ce merdier, quelqu’un a-t-il encore un peu de morale ?
Un polar glauque et psychologique, une aventure crasseuse par-delà le bien et le mal.
Á partir d’une histoire fausse.
Pour un public adulte et averti. 
295 pages. 9 euros. Disponible sur Amazon à partir du 19 mai 1019.
https://www.amazon.fr



BANDE ANNONCE DE LA FOIRE AUX DÉGUEULASSES 1 






Histoire courte.
– « Putain, qu’est-ce qu’on se les gèle ! » s’exclame l’inspecteur Baldessari au volant de sa Dodge Charger garée illicitement.
- « Ouais, c’est pas faux… lui répond Warren allumant une nouvelle cigarette.
- Tu crois qu’il sortira un jour de cette conne de discothèque ? »
Mickey Baldessari regarde pour la millième fois en direction de l’entrée du Tennessee Club espérant voir enfin apparaître Jo Truman, alias « Le French », un mac notoire avec trois crimes sur le dos.
- « Il sort, on le coffre et je vais me coucher… Voilà un bon plan pour la nuit. J’en ai ras-le-cul de filer des enflures dans son genre… » déclare Warren comme pour lui-même.
- « Eh, oui… C’est notre boulot qui veut ça… Moi, je me ferais bien une bouteille de Jack, il y a un Night-Shop pas loin, juste au bout de la rue… J’y vais. Tu ne veux rien ?
- Ne t’éloigne pas trop, Mickey. On ne sait jamais !
- T’inquiètes ! J’en ai pour dix minutes ! »
Mickey sort de la Dodge et disparaît dans la nuit. Après quelques minutes, Warren, seul, se fait chier dans la voiture. Il allume la radio et tombe sur la retransmission de la finale du Super Bowl, les England Patriots contre les L.A. Rams. Entendant la voix enfiévrée des commentateurs, il réagit au quart de tour.
- « Vas-y, vas-y, fonce ! » gueule-t-il tout seul dans l’habitacle du véhicule, s’adressant à des joueurs évoluant à plusieurs centaines de kilomètres de lui. Dans son énervement, il frappe le tableau de bord de son poing et lève les bras au plafond à chaque point gagné par L.A. Il s’agite et trépigne, il crie et hurle à chaque commentaire. C’est vrai, Warren a le foot dans la peau.
Pendant ce temps, à vingt mètres, Jo Truman sort de la discothèque entouré de deux putes le tenant par les épaules. Ils rigolent, les filles se font remarquer. Ils longent le trottoir lentement et montent dans une bagnole garée à coté de la Dodge des flics. Jo Truman démarre et la voiture s’efface dans la circulation de NY.
Warren est tellement heureux que les L.A Rams vont probablement gagner le Super Bowl cette année. Il est ravi. Il en pleurerait presque.
C’est alors que Mickey Baldessari revient avec sa bouteille de Jack. Il monte dans la voiture et demande à Warren :
- Tu n’as rien remarqué pendant mon absence ? Le mac est toujours à l’intérieur ? »

FIN.


La sonnerie retentit. Mickey va ouvrir. Un livreur, un colis sous le bras.
« Monsieur Baldessari ? Un paquet pour vous ! »
 Il lui file dix dollars et referme la porte. Il déchire le petit emballage. Dedans, un livre accompagné d’une très belle carte de visite.
« Désolée, je ne pourrai pas m’amuser avec toi ce soir. Voilà un livre pour te consoler. Scarlett »
« Merde, merde et remerde ! La garce ! » s’exclame l’inspecteur, seul, au milieu de son salon. « Quel foutage de gueule ! Un quoi ? Un livre ? Mais pourquoi elle me fait parvenir un livre ??? »
Il se prend un Jack et allume une Florida. Il tourne dans son salon comme un hamster dans sa cage.
« Putain, j’aurais jamais cru qu’elle me poserait un lapin… Et elle m’envoie un bouquin… »
Il finit par s’asseoir dans le divan, celui-là même où il devait s’amuser avec Scarlett.
« Je me fais déjà chier et la soirée n’est même pas encore commencée… » Il regarde distraitement par la fenêtre, il pleut, de ce fin crachin que l’on ne rencontre qu’à NY les soirs de février. Puis, l’idée lui vient de prendre le livre. « Du côté de chez Swann ». Il ouvre la première page. « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. »
« Quoi ? en voilà une connerie !, se dit-il pour lui-même. Se coucher de bonne heure, ça ne m’est jamais arrivé… Et le mec, il écrit un bouquin pour dire ça ? Les intellos, je te jure, que ça à foutre… »  Il referme le livre et le jette sur la table basse. Il prend la télécommande et allume la télé. C’est aujourd’hui la finale du Super Bowl. Très vite, il est captivé par les joueurs qui évoluent sur le terrain et se rentrent dedans. Mickey Baldessari s’agite dans tous les sens frappant de son poing l’accoudoir de son divan. Il crie et il siffle, envoûté par le match. Et voilà la mi-temps et les pubs. Il se resserre un Jack. Son énervement se relâche. Mais dans un recoin dans sa tête, il y a une phrase qui résonne comme un tambour.
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure… »




Petites histoires de la vie de l'inspecteur Baldessari.

Sandy n’est pas là.

Dimanche aprème. L’inspecteur Baldessari est chez lui, en repos. Il se resserre un double Jack.
« C’est vrai que je me fais chier un peu sur les bords… », constate-t-il. Et en plus, Sandy ne passera finalement pas. Ils auraient pu bien s’amuser. Sandy sait faire plein de choses inédites.
Il prend son portable et s’allume une Florida.
« Bon, si c’est comme ça, j’irais bien faire un tour sur You Porn, histoire de repousser la soirée… Car, il faut quand même bien se le dire, tous les dimanches soir du monde sont dégueulasses… »

Souvenirs afghans.

L’inspecteur Baldessari prend un yellow cab pour rejoindre Brooklyn. Le chauffeur est jeune, moustachu et très poli malgré un accent redoutable. C’est un Paki. Il règne une ambiance spicy dans l’habitacle, un mélange de poulet froid, de curry et de cumin. La radio déblatère un morceau de Fat Ali Khan. Mickey Baldessari et le chauffeur ne se disent rien. Il est concentré sur la route et râle, pour lui-même, sur les embouteillages. Mickey regarde distraitement par la fenêtre. Il pleut, de cette fine grisaille qu’on ne rencontre qu’à NY à la fin de l’automne.
La musique qui hurle l’emmène lentement. Baldessari se souvient. Oui, il se souvient de l’Afghanistan, il y a vingt ans déjà. Ou plus. Ce petit village qu’ils avaient investi. Comment déjà ? Ses hommes gueulaient, les autochtones se défendaient en faisant de grands gestes et les gosses chialaient. Personne comprenait personne. Un beau bordel, il fallait le dire. Oui, Mickey se souvient. Mais il est arrivé à destination. Il règle le chauffeur. Il sort du Cab et regarde à gauche et à droite. Il allume une Florida. Toujours cette putain de pluie. Il voit au loin un bar, un bon moyen de noyer ses souvenirs dans une bonne bouteille de Jack.

Le bar coyote.

L’inspecteur Baldessari pousse la porte du « Betty’s Girls ». C’est un bar coyote comme il y en a beaucoup à NY et encore plus aux States. Il se faufile dans la clientèle, assidue en cette fin de soirée. Beaufs, marins ou bureaucrates. Il se rend au comptoir. Une forte odeur de bière, de Whisky et d’hommes parfume le lieu. Quatre filles presque à poil dansent sur le comptoir se trémoussant autour de barres de maintien. Gestes aguicheurs, strings et chapeaux de cow-boy. La zique gueule à tue-tête couvrant les rires et les cris de joie, les disputes aussi. 
Le serveur reconnaît Baldessari et le sert sans attente. Un double Jack on The Rock, va sans dire. Mickey sort son paquet de Florida et son Zippo Ice Black. Il allume une cigarette pendant qu’une des danseuses se déhanche devant lui en se malaxant les nibars. Elle lui fait de grands sourires et se lèche les lèvres. Elle se retourne et lui dévoile un cul à vous faire renoncer au Paradis.
Baldessari vide son verre et fait un signe de la main. Elle se baisse en pliant les genoux. Sa culotte pailletée bleue est à la hauteur de Mickey. Il y glisse un billet de cinquante dollars. Mickey s’adresse alors au serveur et lui demande où est Donia. Il ne sait pas, il ne l’a pas vu, il ne la reverra plus. L’inspecteur n’insiste pas et se tire de ce putain de bar. Refermant la porte, il se dit pour lui-même « pauvre gosse ».